Le Montespan

par

La cour et le pouvoir engendrent la pourriture

Ce qui caractérise Louis-Henri de Montespan par rapport à la plupart des autres personnages du roman, c’est qu’il est authentique. En revanche, tout ce qui gravite autour de la cour du Roi-Soleil est irrémédiablement pourri : « Versailles est un pays effroyable et il n’y a pas de tête qui n’y tourne. La cour change les meilleurs. »

La vie des courtisans est dépeinte comme ignoble, dépravée, sale, écœurante. Le lecteur est loin de l’iconographie brillante qui est celle du règne du plus fastueux des rois de France. Jean Teulé décrit les aristocrates comme des êtres vils au moral et physiquement repoussants. Leurs dents sont tellement gâtées qu’ils cachent le désastre de façon étonnante, comme le fait un des duellistes du tout début du roman : « il colmate de beurre les trous de carie de ses incisives et canines. » Les nobles joueurs défèquent et urinent dans les salons et les courtisans considèrent comme un privilège le droit d’assister aux œuvres de Sa Majesté sur sa chaise percée. Qu’est-ce-que la cour ? « Cinq mille courtisans désœuvrés et cachant leur vérole sous le fard se croisent dans les al

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