L'eau des collines

par

Un lieu, une société

L’Eau des collines est le portrait, non seulement de quelques personnages en particulier, mais également d’un type, d’un lieu. La Provence profonde s’y retrouve avec toute sa beauté mais aussi toutes ses « fautes Â». C’est la société elle-même qui se trouve jugée, et la grandeur du crime des Soubeyran est révélée par la honte qu’elle suscite dans la société qui s’est faite leur complice.

Cette société de paysans, conservatrice et peu occupée par le monde extérieur, est moulée sur le climat. La culture est dure dans ce pays où la pluie est peu fiable, et les efforts requis aux champs forment des hommes durs, voire implacables. La routine du travail et des préjugés a sur eux une puissance si forte qu’elle contrôle même leur conscience, jusqu’à ce qu’ils soient forcés de se regarder eux-mêmes avec un peu de recul. Cette implacabilité est celle du climat, qui ne pardonne pas aux faibles. Autant dire que, à l’inverse de son personnage Jean, Pagnol n’idéalise rien. Ce n’est d’ailleurs que lorsque Manon surprend la conversation de deux chasseurs qu’elle comprend ce qui a été fait Ã

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