12 Years as a Slave
Troisième long métrage de Steve McQueen, 12 years a Slave est l'adaptation de l'autobiographie éponyme de Solomon Northup, personnage principal de l'épopée en question qui passe d'homme libre dans l'état de New York à esclave dans les champs de coton de la Louisiane. Il aborde ici le genre biopic comme il l'avait fait six ans plutôt dans
Hunger, narrant la grève de la faim Irlandaise de 1981 qui aura eu raison du dissident
Bobby Sands. Il passe donc du combat décisif des indépendantistes irlandais à l'expérience marquante d'un homme devenu mythique pour la lutte abolitionniste noire aux
États Unis. Et l'on a là une constante que l'on retrouve donc dans les deux œuvres, l'utilisation d'une figure, d'un individu pour représenter la lutte, pour la faire exister et nous faire vivre l'expérience plutôt que de la comprendre. Et c'est donc là le dilemme intrinsèque qu'héberge ces biopics : sont-ils l'histoire d'un homme ou d'un peuple ? Et à qui le médium cinématographique rend honneur par ses choix et et ses formes ? Que sépare le biopic du film historique ?
12 Years a Slave est en ce début d'année 2014 une réussite quasi totale sur le plan de la réception, il est décrié par beaucoup en occident comme le film qui manquait à l'histoire de l'esclavagisme en Amérique du nord. Or certaines voix font cependant remarquer « son classicisme court sur patte » (Studio ciné Live) qu'il faut comprendre comme un manque de prise de risque et une facilité presque dangereuse. En effet, à s'attarder sur le drame d'un homme au sein de cette immense et dramatique Histoire qu'est l'esclavage aux États Unis, l'on oublie peut être ce que cela a vraiment été. Et l'on a là la tension qui s'installe entre les deux genres : le Biopic d'un côté avec la vie romancée de Solomon Northup devenut Patt l'esclave et celle du Drame Historique qui se devrait être le tableau d'une époque. Et il ne fait aucun doute que ce film a fait le parti du