24 VERSIFICATION
Il s’agit d’un ensemble de règles qui concernent l’écriture de textes en vers.
I/ LA LONGUEUR DES VERS :
Elle dépend du nombre de syllabes qui composent un vers.
Les exemples seront empruntés au texte suivant.
« Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
3- D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
6- Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
9- Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traitres yeux
12- Brillant à travers leurs larmes. »
Charles Baudelaire, « L’Invitation au voyage » (Les Fleurs du mal)
1) Les principaux types de vers :
12 syllabes = alexandrin 7 syllabes = heptasyllabe
10
= décasyllabe 6 syllabes = hexasyllabe
8
= octosyllabe 5 syllabes = pentasyllabe
Expl : « Mon enfant, ma sœur » = pentasyllabe (mon / en / fant / ma / sœur)
2) Le problème du e muet :
Dans certains cas un problème se pose : faut-il prononcer e ou non ? Ce problème concerne seulement ce que l’on appelle les e muets, orthographiés par la seule lettre e ; les e écrits eu, oe, ou oeu ne sont pas concernés : ils se prononcent toujours.
« Pour mon esprit ont les charm(e)s » : si l’on prononce le e final de charme, le résultat n’est pas harmonieux ; la dernière syllabe ne se prononce donc pas ; le vers est un heptasyllabe, et non un octosyllabe. Règle : le e muet ne se prononce jamais dans la dernière syllabe d’un vers.
« Song(e) à la douceur » : si l’on prononce le e de songe, là encore le résultat n’est pas harmonieux, parce que l’on a deux voyelles à la suite. On ne le prononce donc pas ; le vers est un pentasyllabe, non un hexasyllabe.
Règle : le e muet ne se prononce pas lorsqu’il est placé devant une voyelle.
« Au pays qui te ressembl(e) » : les e muets, sauf le dernier, se prononcent.
Règle : le e muet se prononce lorsqu’il est placé devant une consonne.
Ne pas prononcer le e s’appelle faire une élision, ou élider.
3) La diérèse :
Dans le vers « Si mystérieux », la prononciation normale donne quatre