Au printemps 1793, l’ouest de la France fut le témoin de nombreuses divergences d’opinions politiques et morales réglées par le sang et la poudre à canon – la guerre civile opposa d’une part, les Républicains (bleus), représentants du mouvement révolutionnaire et du patriotisme venus des villes et bourgs et de la bourgeoisie, et d’une autre part, les Royalistes (blancs) en faveur de la monarchie et conservateurs de l’ancien régime venus des campagnes, des clergés et des milieux aristocratiques. Dans son livre, quatrevingt-treize, Hugo nous relate différents conflits opposants ces deux idéologies – Le combat de Gauvin, commandant républicain aux valeurs révolutionnaires et ‘pacifiques’ influencé par son précepteur Cimourdain, partisan de la terreur, face à Lantenac, « le prince des paysans » royaliste et ennemi sans pitié de la république.

Victor Hugo construit son roman autour de trois thèses incarnées par trois personnages : Lantenac, Cimourdin et Gauvain.
Le Marquis de Lantenac, première grande figure du livre, est une figure royaliste, le prince des paysans, l’honneur de l’ancienne France. Il est décrit comme un vieillard robuste, acharné à la destruction des Républicains. C’est un homme impitoyable, qui a fusillé Michelle Flechard et pris ses trois enfants en otage. Il incarne l’absolutisme monarchique et clérical. Hugo l’utilise pour personifier le fanatisme : « nous sommes simples et purs sous la volonté de Dieu. » Lantenac rassemble sous ses ordres un grand nombre d’hommes pour combattre ainsi que soutenir ses idées, comme les aristocrates et les hommes du clergé. Il veut une vraie guerre, il veut « se servir du paysan mais s’appuyer sur le soldat. » Lantenac est prêt à trahir son pays, en voulant le livrer à la menace anglaise. On peut voir par le personnage de Lantenac que la France n’est pas seulement menacée par les monarchies extérieures mais aussi par ses propres royalistes. Le bras droit de Lantenac, Imânus, est décrit comme une « laideur