Adaptation Dostoievski

5727 mots 23 pages
Je suis un homme ridicule. Maintenant ils me traitent de fou. Ce pourrait être une promotion, s'ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant je ne leur en veux plus, je les aime tous, même quand ils se moquent de moi - c'est peut-être là, que je les aime le plus. Je suis triste quand je les vois. triste, parce qu'ils ne connaissent pas la vérité! , et, moi, je connais la vérité! . Avant j’étais énervé d'avoir l'air ridicule. Pas d'avoir l'air, d'être. J'ai toujours été! ridicule. Quand j'avais sept ans, je savais déjà! que j'étais ridicule. Après, je suis allé! à l'école, après, à l'université! , et quoi ? Plus j'apprenais des choses, plus je n'en apprenais qu'une, que j'étais ridicule. Si bien que toute ma science universitaire, n'était là que pour une chose, me prouver et m'expliquer que j'étais ridicule. D'années en années, je sentais grandir et se renforcer en moi cette conscience d’être ridicule. Je faisais rire tout le monde.
Mais personne ne se doutait, ne pouvait deviner que s'il y avait un homme sur terre qui savait plus que tous les autres que j'étais ridicule, eh bien, c'était moi-même. Et c’est ça que je trouvais le plus humiliant, qu'ils ne le sachent pas - mais là, c'était ma faute j'ai toujours été! si orgueilleux que, jamais, pour rien au monde, je ne l’ai avoué devant personne. Cet orgueil grandissait en moi.
Et je crois que si je m’étais laissé aller à reconnaitre, que j’étais ridicule, même devant n’importe qui, je crois que sur-le-champ, je me serais brûlé la cervelle. Mais devenu jeune homme, malgré cette particularité! monstrueuse qui était la mienne, je suis devenu un peu plus calme, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce qu’une angoisse atroce s’empara de mon âme, une idée qui me dépassait complétement. J’avais acquis la certitude que rien n’avait d’importance. Que rien n’avait
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jamais existé, que tout était illusion. Du coup je cessai d’en vouloir aux hommes, je finis même par ne plus les voir. Tout m'était

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