Afrique
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Sombre
Sombre
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En attendant le vote des bêtes sauvages…
Sommaire : Hamadou Hampâté Bâ, par Françoise Folliot | Mia Couto par Gérard Lambert | Nuruddin Farah par Daniel Lemoigne| Bessie
Head par Gérard Lambert | Ahmadou Kourouma par Arnaud Velasquez | Sony Labou Tansi par Alain Lötscher | Achille Ngoye par Stéphane
Bernard | Ken Saro Wiwa par Didier Jouanneau | Wole Soyinka par Gérard Lambert |
w w w. i n i t i a l e s . o r g
Une anecdote résume assez bien la place accordée en France à la littérature d’Afrique noire :
Wole Soyinka, premier écrivain africain à avoir reçu le prix Nobel de littérature, s’est vu décerner ce prix en 1986 d’après la plupart de ses éditeurs (et à juste titre) ; en 1987 d’après un autre ; et même en 1989 d’après un troisième (qui se pique d’ailleurs de donner à ses lecteurs des précisions sur la littérature africaine). Tout est dit : on porte de l’intérêt à ces écrivains, mais c’est un intérêt plutôt désinvolte.
Wole Soyinka lui-même s’en amusait d’ailleurs : à la réception de son prix Nobel, comme on lui demandait pourquoi il avait fallu attendre si longtemps pour qu’un Africain ait ce prix, il répondit qu’il faudrait que l’Afrique ait un prix de ce genre, elle aussi, pour voir si autant d’années s’écouleraient avant qu’un Européen ne le reçoive.
Le libraire que je suis peut en témoigner : En dehors de l’intérêt qu’une actualité tapageuse suscite parfois pour tel ou tel auteur, le rayon de littérature africaine est un des plus boudés dans les librairies.
C’est pour tant une littérature d’une grande richesse, d’une vivacité et d’une combativité peu communes, que fabriquent les auteurs africains, dans leurs pays ou dans les déracinements de l’exil. Une littérature qui veut exalter la beauté de ce continent et de ses habitants pour combattre les maux qui les affligent et guérir leurs trop nombreuses plaies. Une littérature d’hommes et de femmes courageux et imaginatifs, aux langages