Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. En général, nous considérons que notre premier rapport à l'art est de l'ordre du plaisir esthétique. Ainsi, traditionnellement, nous jugeons des œuvres et nous considérons que c'est au regard du beau qu'il s'agit de le faire. En quoi dans ces conditions, l'art pourrait-il nous apprendre quelque chose ? En effet, une œuvre d'art n'est pas un document historique nous faisant simplement accéder à des temps qui ne sont plus les nôtres. Ainsi, si nous considérons que les œuvres d'autres siècles nous transmettent un enseignement comme témoignage, ce n'est sans doute pas en ce qu'elles sont des œuvres d'art, mais en ce qu'elles sont d'un autre siècle. De même, une œuvre d'art ne se réduit pas au contenu qu'elle véhicule : la littérature n'est pas la philosophie et ce n’est pas le simple fait de délivrer un message qui fait d’un objet ou d’un texte une œuvre d’art. Ici, vous pouvez prendre des exemples que vous analysez. Reportez-vous également au texte de Hegel indiqué plus bas. Toutes ces raisons sembleraient donc nous faire penser que l'art n'est pas là pour nous apprendre quelque chose. Néanmoins, cette approche de l'art n'est-elle pas discutable ? En effet si nous considérons spontanément que c'est au regard du beau que nous devons aborder les œuvres, sans doute sommes-nous contraints alors à beaucoup de perplexité face à l'art contemporain par exemple. En effet, il semblerait que ce ne soit pas simplement à partir du critère du beau que l’œuvre d’art se définisse. Dès lors, ne peut-on pas considérer également que l’œuvre d’art est ce qui nous donne un autre accès à la réalité ? Ici, vous pouvez penser à la célèbre formule de Klee qui dit que l’art est ce qui rend visible. Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Heidegger lorsqu’il parle d’une vérité de l’œuvre d’art, non pas en ce qu’elle nous offre une vérité au sens logico-mathématique du terme, mais