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Jeux de l’image et du texte
Dans l’histoire du livre pour enfants, la place de l’image est prépondérante. Chaque renouvellement passe par elle… quand elle n’en est pas à l’origine. On l’observe facilement en prenant pour exemple ce qui se passe avec l’album, qui se différencie du livre illustré par l’utilisation qui est faite de l’image. Dans le livre, l’image illustre une scène du récit dans un espace limité à la page, tandis qu’elle se libère dans l’album, envahissant le texte et le concurrençant dans ses fonctions narratives et didactiques. Elle ne se contente plus d’illustrer, elle complète, précise, explique, ou apporte un contrepoint. L’écrit lui-même devient image quand l’art graphique joue avec la typographie. Le support éclate dans des formats variés, carrés, oblongs ou démultipliés par des pages en accordéon. Cependant, la frontière est mince entre le livre d’images et l’album et, selon les époques, les éditeurs eux-mêmes entretiennent l’ambiguïté.
Aujourd’hui, et de façon grandissante depuis la fin des années 1960, l’album pour enfants est devenu un champ de création littéraire et artistique d’une extraordinaire richesse où auteurs, dessinateurs, peintres, graphistes exercent leurs talents, réinventant sans cesse les associations de l’image et du texte.
Maurice Sendak
Max et les maximonstres
Delpire, 1967
BNF, Littérature et Art, 4-Y28826 (7)
© Delpire Éditeur
André Hellé
Le Petit Elfe Ferme-l’œil
A. Tolmer, 1924, D. R.
BNF, Estampes et Photographie, TB-492-4
Livre-objet, ce coffret contient le livret écrit d’après un conte d’Andersen, décoré par Hellé, et la partition musicale de Florent Schmitt. L’histoire raconte en dix tableaux les rêves du petit Hialmar qui découvre – grâce au petit elfe qui l’a endormi – un monde merveilleux où les animaux parlent, où les jouets et les lettres s’animent, et où sa puissance est grande : il peut rapetisser pour aller aux noces des souris, se promener à travers