Les députés viennent d’adopter, en première lecture, un amendement autorisant la publicité pour l’alcool sur Internet. Elle était jusqu’à présent interdite puisque ce support de communication, l’un des plus puissants et des plus utilisés par les jeunes, n’existait pas au temps de l’adoption de la Loi Evin (1991). Il a fallu 15 ans pour mettre en œuvre la partie tabac de cette Loi. Il aura fallu 15 ans pour que la partie alcool soit, petit à petit, dénaturée et démantelée. Considérant que la consommation excessive des boissons alcooliques entraîne des effets néfastes sanitaires et sociaux (maladies chroniques, cancers, maladies mentales, syndrome d’alcoolisation fœtale, maltraitance, accidents du travail, de la circulation…), la Loi Evin encadrait strictement leur publicité. Or, les supports actuellement autorisés sont devenus nombreux : - Presse écrite pour adultes - Radio entre minuit et 17h, sauf le mercredi - Affiches et enseignes, y compris dans les stades, rétablis par un amendement en 1994 - Brochures commerciales - Affichettes et objets dans les lieux de vente spécialisée, fêtes, foires traditionnelles, musées - Véhicules de livraison, objets promotionnels. L’amendement de janvier 2005 a, de plus, autorisé les références aux appellations d’origine et celles objectives relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives des produits.
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La publicité sur Internet sera-t-elle autorisée à compter de 2009 ? Ce serait une régression terrible de notre politique alcool, car la publicité a pour objet même l’incitation à consommer. Cette mesure, si elle est adoptée par le sénat, irait à l’encontre des objectifs de santé publique votés dans la Loi de 2004. Rappelons-le, ils sont de : « Diminuer la consommation annuelle moyenne d’alcool par habitant de 20 % » et « Réduire la prévalence de l’usage à risque ou nocif de l’alcool et prévenir l’installation de la dépendance ». La commission des affaires sociales avait adopté une position équilibrée :