Analyse de "jonas ou l'artiste au travail" de camus (l'exil et le royaume)
Delreux
Jean-Edouard Janvier 2008
ROM Bac 13
L'absurde dans "L'Etranger" et "Jonas ou l'artiste au travail"
I. Introduction Tout comme "L'étranger" est d'abord le récit d'un meurtre, "Jonas ou l'artiste au travail" se veut la mise en scène du délire maniaque d'un artiste-peintre. Mais les deux récits relèvent tous deux d'une symbolique beaucoup plus fondamentale. Ils sont le récit littéraire de la pensée absurde, cette philosophie camusienne dont le "Mythe de Sisyphe" jette les fondements théoriques. Ainsi, les héros respectifs de ces deux récits évoluent dans une dualité conflictuelle : ce sentiment d'absurdité issu de la rencontre entre le monde et les hommes. Cette dualité explique la récurrence du nombre "2" : l'homme et le monde, l'exile et le royaume, l'homme absurde et les autres, les couples Jonas-Louise et Merseault-Marie, deux lectures possibles, deux significations au tableau de Jonas, deux couloirs dans l'appartement, etc. Les deux récits partagent en outre la même structure narrative puisque tous deux s'organisent en trois parties : les habitudes de l'avant-révolte, la révolte elle-même, et l'après-révolte qui aboutit à l'équilibre. On voit d'ailleurs la mise en abîme de cette organisation textuelle : dans "L'étranger", le parloir est divisé en trois, on voit le couple Merseault-Marie-Raymond tandis que dans "Jonas", il y a trois enfants, trois pièces dans l'appartement, le couple Jonas-Louise-Rateau, etc. C'est selon cette organisation tripartite de la dualité que je vais analyser la progression de Jonas et Merseault dans leur quête d'absurdité. II. Le temps de l'insouciance Jonas comme Merseault commencent leur existence dans l'insouciance et les habitudes. Jonas est