Analyse de l'espèce humaine de Antelme
Je rapporte ici ce que j'ai vécu. L'horreur n 'y est pas gigantesque. Il n 'y avait à Gandersheim ni chambre à gaz, ni crématoire. L'horreur y est obscurité, manque absolu de repère, solitude, oppression incessante, anéantissement lent. Le ressort de notre lutte n 'aura été que la revendication forcenée, et presque toujours elle-même solitaire, de rester, jusqu 'au bout, des hommes.
Robert Antelme Avant-propos de L'espèce humaine
L'espèce humaine, du Français Robert Antelme, fait partie de ces témoignages considérés aujourd'hui comme des œuvres de littérature concentrationnaire. En effet, le texte d'Antelme permet la « transformation d'une expérience en langage », pour reprendre les mots de Georges Perec, rendant ainsi possible la transmission d'un vécu aussi incroyable que celui des camps. Arrêté à Paris pour faits de résistance en juin 1944, Robert
Antelme passera onze mois dans les camps allemands de Buchenwald, Gandersheim et Dachau. Il sera