Analyse des deux premiers sonnets de regrets, de du bellay
Joachim Du Bellay est particulièrement connu pour être l'un des membres les plus éminents de ce groupe constitué de poètes : La Pléiade. Ces sept-là semblent pour l'éternité unis par une certaine vision de la langue française. Voyons si cela est vrai.
Joachim Du Bellay a écrit ses Regrets après son retour d'un long voyage en Italie, et peu de temps avant sa mort. C'est donc sur la fin de sa vie qu'il rédige ce recueil, comme une confession.
L'étude des deux premiers sonnets va être révélatrice du ton qu'il va donner à son œuvre : Ces sonnets sont-ils posés comme le fondement d'une nouvelle poétique personnelle ?
Effectivement, Du Bellay y montre sa prise de distance avec la poétique "reconnue" de ses amis de La Pléiade, et plaide pour une nouvelle poétique plus personnelle, sans grande ambition.
D'une poétique majeure…
Joachim Du Bellay, dès les premiers vers, va se mettre en opposition. Opposition à quoi ? A une autre façon de voir et de faire la poésie. Il va revenir sur le choix des thèmes propres aux anciens, sur leurs méthodes de travail. En cela, il va définir ce qu'il n'est plus.
Et que n'est-il plus ? Il met les choses très au clair : "Je ne veux point" en début des trois premiers vers. Cette anaphore prend beaucoup de place dans le quatrain, avec ce martellement répétitif assez lourd, dès les premiers mots. Ce refus déterminé est accentué par l'usage de l'alexandrin, un mètre assez long. Les césures à l'hémistiche sont respectées dans ce premier quatrain. Du Bellay pose cette espèce d'enclume sur ce qu'il n'est plus, sur ce qu'il ne sera plus jamais. La page est tournée, il ne reviendra pas dessus. Il rejette toutes les thématiques qui symbolisaient son ancien attachement aux anciens : "la nature" (sonnet 1, v.1), "l'univers" (sonnet 1, v.2), "les abîmes couverts" (sonnet 1, v.3).
Il en va de même pour les sources mythiques. Le premier quatrain du second sonnet