analyse du chant des partisans
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades ;
Ohé, les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau, dynamite !
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères,
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
II y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves,
Ici, nous, vois-tu, nous on marche, nous on tue, nous on crève.
Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe ;
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir séchera au grand soleil sur nos routes,
Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute. paroles Joseph Kessel et Maurice Druon, 1943 musique Anna Marly
PLAN D'ANALYSE
I. La France en 1943
A. un pays en guerre
→ référence à l'aviation allemande (guerre éclair ''Blitzkrieg'') : « le vol noir des corbeaux » vers 1
→ conséquences de la guerre : pertes humaines (« sang » vers 4), conséquences économiques (« faim », « misère » vers 10), conséquences psychologiques
(« haine » vers 10, « larmes » vers 4, pas de « rêves » vers 11)
B. un pays occupé
→ personnification du pays vers 2 : « cris sourds », pays enchaîné
→ désir de « liberté » vers 16, volonté de briser « les barreaux des prisons » vers 9
→ conséquence de l'occupation : déplacement de la population vers la zone libre, population poursuivie par « la haine » vers 10
→ présence de l'ennemi sur le territoire français « sur nos plaines » vers 1
C. un ennemi mystérieux
→ ennemi non nommé (Allemagne nazie)
→ utilisation du pronom personnel indéfini « on » vers 2
→ différentes désignations : « ennemi » au singulier vers 4,