Analyse du grenelle de l'environnement
La méthode du Grenelle de l’environnement
Ce travail est une confrontation du processus de consultation mis en oeuvre lors du Grenelle de l’environnement à plusieurs points de vue au sujet des relations science, société et démocratie technique.
1- Le contexte du Grenelle de l’environnement
Les conférences d’Al Gore, la naissance d’une crainte concernant l’équilibre de l’écosystème mondial[1] sur fond de scandales politico-scientifiques[2] et la crise de confiance dans une science ouvertement controversée[3] sont autant d’obstacles au recours à une vision des sciences type XIXe siècle. En effet, parce qu’elles ne sont plus reconnues comme universelles ou objectives par la société, les sciences ne peuvent plus fonctionner comme une institution séparée et régie par des normes propres.
Le monde politique ne peut donc pas se contenter d’appuyer ses décisions sur des rapports d’experts. Il doit se montrer à la hauteur des attentes d’une population demandeuse d’innovations[4] tout en s’assurant que ces dernières ne compromettent pas l’avenir de la planète[5]. Ou plus précisément que les risques encourus par la planète soient concensuellement jugés acceptables au-delà du seul monde scientifique.
Tous les États membres de la communauté européenne ont adhéré à la convention d’Aarhus qui favorise une participation plus grande du public à l’élaboration de certains plans et programmes relatifs à l’environnement. Cet accord international garantit l’accès du public à l’information, prévoit sa participation au processus décisionnel et lui permet de demander réparation en justice en cas de non-respect de la législation environnementale.
Parallèlement, en France, l’adoption de la loi « démocratie de proximité » conduit à une rationalisation des méthodes d’interventions des commissions de débat public.
C’est dans ce cadre, peu de temps après une campagne présidentielle où l’écologie avait pesé dans les débats, que le