Analyse Le Cid
Écriture et Littérature avec Andrée-Madeleine Clément 09-10-2013
La mort de l’un, le commencement de l’autre
À l’aube d’un grand changement de courant, Pierre Corneille, l’auteur de la pièce Le Cid qu’on qualifie de tragi-comédie, nous présente une œuvre dans laquelle se font face le courant baroque et le classicisme, tous deux personnifiés par des personnages marquants. Jouée pour la première fois à Paris en 1637, la pièce de théâtre sera reprise de nombreuses fois par la suite. Dans l’extrait qui suit, le Comte et don Diègue se livrent une bagarre verbale qui se termine par un soufflet de la part du Comte. Les deux personnages de l’extrait représentant chacun un courant différent seront les deux aspects analysés.
Pour commencer, le Comte représente le courant baroque du XVIIe siècle. En effet, il critique souvent le pouvoir royal. Par exemple, lors du face à face avec celui qui a été choisi comme gouverneur du prince à sa place, il dit : «Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes : / Ils peuvent se tromper comme les autres hommes» (v. 157-158). La comparaison entre les rois et «les autres hommes» montre que le Comte ne respecte pas le pouvoir des rois. De plus, le fait qu’il pense que le roi se soit «tromper» par rapport à son choix de gouverneur montre qu’il ne respecte pas ses décisions. Un autre exemple qu’il n’est pas d’accord avec la décision du roi serait lorsqu’il dit à don Diègue : «Et qu’a fait après tout ce grand nombre d’année, / Que ne puisse égaler une de mes journée?» (v. 193-194). Dans cette citation, le Comte utilise un ton hyperbolique. En gros, il exagère la réalité en démontrant qu’il aurait dû être choisi à la place de don Diègue. Il se sert d’une phrase interrogative pour poser une question rhétorique, il ne veut pas de réponse, cela est juste pour mettre plus d’emphase sur son désarroi. Ensuite, en plus de critiquer le pouvoir royal,