Analyse proust "la madeleine"
Et comme dans ce jeu où les japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau, des petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, de ma tasse de thé.
Le début de la phrase relève une allitération bilabiale. Cette dernière renforce alors l’importance du segment de phrase « petits morceaux de papier », indiquant une personnification. Le narrateur accumule une série de verbes pour accentuer cette personnification. La succession des verbes pronominaux prend fin avec « deviennent », qui bouscule le sens de la phrase. En effet, le lecteur comprend que les petits morceaux de papier deviennent des fleurs, évoquant ainsi un champ lexical sur la flore. Ce segment de phrase décrit une éclosion. Proust développe des autres thèmes tels que l’aquatique, l’urbanisme ou encore l’amusement.
Dans la phrase, l’auteur utilise deux fois un même procédé stylistique : l’énumération. En ce qui concerne la première partie, les éléments énumérés sont séparés par des virgules, incarnant la lenteur. A l’inverse, la seconde partie unit les différents éléments par la préposition « et ». Le lecteur se projette ainsi dans une atmosphère euphorique et découvre une série d’images qui se bousculent.
La marque temporelle « à peine » et l’emploi de l’indicatif présent procure une sensation de rapidité.
Le narrateur a recourt à un chiasme pour créer un effet d’insistance et de mise en relief grâce à « consistants et reconnaissables » et « prend forme et solidité ».
Le lecteur se demande si la métaphore entre