Analyse queneau losophe
Je commencerai par dire que ce livre est un bel hommage à Queneau, certains parleront même de déclaration tant l’auteur de Zazie dans le métro semble avoir apporté aussi bien à la littérature française qu’à Jean Pierre Martin. Autour du voyage que nous offre ce livre, on perçoit la volonté de l’auteur de mettre en avant l’indignation qu’il ressent suite à tant de refoulements face au talent de Queneau. En effet, dans cette oeuvre apparaît clairement la mise en avant du talent de Queneau, la beauté de son écriture, sa rupture avec les codes et les conventions qui relèverait normalement de l’improvisation, mais qui dans ce cas est maîtrisée et intentionnelle. Et c’est bien ce qui fait la renommée de Queneau, la maîtrise indéniable d’un talent presque incontrôlable, talent il faut le dire, bien souvent caché derrière le masque humoristique, le masque d’un auteur décalé qui ne laissait pas soupçonner la moindre idée de talent.
Mais alors qu’est ce que la losophie ? “A mi-chemin entre la littérature et philo- sophie, la losophie réunit le meilleur des deux savoirs, et, par la même occasion récon- cilie les deux facettes de Raymond Queneau, l’écrivain, bien connu, et le philosophe, élève d’Alexandre Kojève”. Une manière tout aussi décalée que les écrits de Queneau de se moquer en quelque sorte de la philosophie, tout en préservant un certain fond philosophique en soi. Si la philosophie consiste également à une élévation sur soi-même, les écrits de Queneau semblent en offrir l’occasion selon J.P. Martin ; en effet si Queneau fut sous-estimé, c’est sans doute parce qu’il a réussi à s’élever au dessus des codes non seulement de la littérature, mais surtout des normes, des critères à remplir pour être considéré comme “grand auteur”. Je pense que Queneau cherchait : “[...] une pensée qui ne se cantonnât point dans des pâturages où