Objet d’étude : la poésie du XIXe au XXI e sièclePARCOURS 1 : Mémoires d’une âme Œuvre intégrale : Les Contemplations de V. Hugo (1856) ANALYSE LINEAIRE TEXTE 3 : LES SEPARES DE MARCELINE DESBORDES-VALMORE N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau. …afficher plus de contenu…

Au vers 1, elle éprouve une douleur morale telle qu’elle pense au suicide (« je voudrais m’éteindre »). La lumière semble l’avoir quittée comme elle quitté son monde (« éteindre » au vers 1 et « sans flambeau » au vers 2). Le « et » a une valeur consécutive, « donc ». Au vers 2, « sans toi » placé à la césure marque le manque de l’autre, la douleur engendrée par son absence. Ses souvenirs transparaissent dans l’utilisation des verbes au passé composé et à l’imparfait. Le vide procuré par ce manque est accentué par le silence qui suit. La métaphore entre « les nuits d’été » et « les nuits noires » montre à nouveau que l’absence de cet homme lui est excessivement douloureuse. La référence aux étés est aussi une résurgence d’un passé heureux, d’une période estivale propre à l’amour mais qui n’existe …afficher plus de contenu…

Elle en arrive dans cette strophe à expliquer pourquoi : « je te crains », elle a peur de te succomber à nouveau s’il lui répond. Tout le ramène à lui (ses souvenirs, « ma mémoire », sa « voix », « son écriture »). Au vers 12, elle semble possédée (elle est happée par le souvenir de sa voix). La maxime du vers 13 souligne sa fragilité, sa quasi incapacité à respecter ce choix de rompre s’il venait à lui répondre ou même à se déplacer. C’est comme si elle endurait le supplice de Tantale (avoir ce dont a besoin sous les yeux mais ne pouvoir y accéder). L’adjectif « chère » associée à l’écriture est plus destiné à son amant, c’est bien lui qui lui est cher. L’adjectif « vivant » contrecarre toutes les idées morbides des deux premières strophes mais épithète de « portrait », il reste dans un monde désincarné. Elle ne vit que de ce qu’elle a vécu avec lui. Elle se veut plus péremptoire au vers 15 par