analyse
Centenaire depuis le 28 novembre 2008, Claude Lévi-Strauss fut agrégé de philosophie en 1931 et professeur, avant de partir pour l’université de Sao Paulo en 1935. Il y demeura trois ans, y découvrit sa vocation d’ethnologue et y accumula les matériaux de son oeuvre intellectuelle. De retour en France en 1939, mobilisé, révoqué du professorat en raison des lois antijuives, il se réfugie à New York en 1941. De 1945 à 1948, il y est conseiller culturel. Revenu définitivement en France pour se consacrer à son travail scientifique, il publie sa thèse, Les Structures élémentaires de la parenté en 1949, Race et Histoire en 1952, Tristes tropiques en 1955, Anthropologie structurale en 1958. Professeur au Collège de France en 1959, il publie la série des Mythologiques à partir de 1964. Il est élu en 1973 à l’Académie française et publie par la suite divers ouvrages sur l’art et sur la mythologie jusqu’à Histoire de lynx en 1991. Son oeuvre est entrée en 2008 dans la « Pléiade ».
La thèse
Tristes tropiques paraît en 1955 dans la collection « Terre humaine » que venait de créer Jean Malaurie avec l’ambition de publier, dans le domaine anthropologique, des ouvrages scientifiques et littéraires accessibles au grand public. Son succès fut immédiat, et imposa Claude Lévi-Strauss non seulement comme ethnologue mais aussi comme penseur des rapports entre peuples et sociétés, à l’heure de la remise en cause de la domination occidentale, de l’émergence du tiers-monde et de la civilisation de masse.
Amené par un premier ensemble de chapitres qui mêlent expériences autobiographiques, réflexions sur le voyage et comparaison entre Amérique tropicale et Inde, le coeur de l’ouvrage est consacré aux missions ethnographiques dans le Mato Grosso et en Amazonie auprès des Caduveo, des Bororo, des Nambikwara et des Tupi-Kawahib. C’est là que s’affirme la méthode bientôt « structuraliste » de description d’un ensemble de faits qui font système, qui ont une trame logique : pratiques