Annie Ernaux, Les Années - khôlleAnnie Ernaux, Les Années (p.28,29)
Selon Emmanuel Bouju, dans les Années, “on” n’est pas un pronom personnel neutre. “C’est un collectif qui assure la continuité entre ces divers arrêts sur la mémoire”. En effet Ernaux se sert du “on” à la fois pour évoquer un souvenir collectif”/impersonnel au même titre qu’une expérience toute personnelle/individuelle : le résultat en simultanéité permet de rendre compte à la fois d’un souvenir personnel (douleur de l’opération …afficher plus de contenu…

“entremêlé” : mise en liens, mélange des voix, se croise deux récits distincts qui se rejoignent dans la mêlée
l.4 “celui de la guerre (...) l’autre grand récit, celui des origines” : parallèle construit entre récit de guerre et des origines, récit de soi à l’aide de la Grande Histoire, quête identitaire entre evénement historique (Seconde Guerre Mondiale) et mémoire de famille, générationnelle DEUXIÈME MOUVEMENT
l.6 / “des hommes et des femmes”, formulation impersonnelle, des figures inconnues, non déterminées “surgissaient” : apparition brusque, manifestation soudaine de nouvelles figures dans la mémoire l.7 “sans autre désignation que leur titre de parenté” : leur identité se limite à leur place dans l'arbre généalogique, onomastique impersonnelle, noms entre guillemets, champ lexical des membres de la famille …afficher plus de contenu…

“saisir la lumière qui baigne des visages désormais invisibles” (p.253)
(l.11,12) “une cohorte de visages qu’on ne connaîtra jamais”
l.14 : “les fils d’une parenté difficiles à débrouiller” métaphore du fil discontinu, le tissage des différents éléments entre eux pour établir un récit des origines, une mémoire familiale
+ infinitif : démêler la pelote, les fils d’un écheveau pour former un tout cohérent, lisible, donner forme à l’informe, éclairer l’obscur, mise au net du dedans
(l.15) “durant des années” : temporalité qui s’étend sur un temps long, mise en contraste de l’enfance avec les années qui passent et le passage à l’âge adulte (qui réalise, actualise et inscrit mieux son existence dans un temps et des événements précis que le flou en contraste avec la naïveté de