Anticipation et inflation
Introduction
Dans un contexte donné, le processus de décision d’un acteur réalise une synthèse des résultats obtenus lors d’une délibération en trois étapes : la définition des actions possibles, la prévision de leurs effets, l’évaluation des effets attendus. Les anticipations ont donc une place centrale dans les comportements des agents économiques.
Celles-ci sont des hypothèses faites par un agent économique concernant la valeur future de telle ou telle variable : anticipation des prix, de la reprise économique, de l’évolution des cours de la Bourse… Elles sont construites à partir des informations que l’agent possède, d’une part sur les valeurs passées des variables observées, d’autre part sur la structure du système dans lequel il est inséré.
I/ Les différentes conceptions théoriques des anticipations
A/ Les anticipations chez Keynes
Elles occupent une place essentielle dans l’analyse keynésienne. La demande effective, au cœur du schéma keynésien, correspond en effet à une demande anticipée de l’investissement, (pour les entreprises) et de la consommation (pour les ménages). Les principaux agents économiques : ménages et entreprises, évoluent cependant en environnement incertain. Ils n’ont aucune idée de l’évolution de l’inflation, des taux d’intérêt, de la demande… La formation des anticipations reste donc inexpliquée : les anticipations sont exogènes et non rationnelles.
B/ Les anticipations adaptatives
Le concept d’anticipation adaptative a été mis en évidence par Cagan dans les années 1930 puis sera repris par Friedman. Les anticipations sont faites sur la base des observations du passé. L’inflation anticipée, par exemple, se fonde sur l’expérience acquise au cours des années antérieures. Cela signifie que le niveau futur anticipé des prix est mécaniquement ajusté à l'écart entre le niveau des prix d'aujourd'hui et le niveau de prix anticipé antérieurement. Les agents