Approche sociologique des organisations
Introduction : l’émergence du fait sociologique
Pour construire une sociologie des organisations, il faut que l’on puisse identifier des phénomènes qui soient suffisamment caractéristiques pour être acceptés comme différents des autres phénomènes et ainsi constituer les matériaux de la sociologie. Ces phénomènes doivent être différents des physiologiques. L’approche sociologique prend la société comme point de départ. Un phénomène est sociologique s’il s’impose à chaque individu, souvent de manière coercitive, en conditionnant son comportement. Un fait sociologique est un fait extérieur aux individus qui le subissent sans s’en rendre compte. Un fait sociologique est différent d’un fait psychologique. Cette conception a été proposée à la fin du XIXème siècle par Durkheim. Pour lui, la société est beaucoup plus que la somme des individus. Elle génère des obligations de comportement collectifs qui constituent des faits sociologiques. Par exemple, il n’y a pas d’entreprise sans individu qui la compose. Chacun d’eux à une appréciation particulière de ce qu’il vit, attend, obtient de l’entreprise. Cette appréciation peut faire l’objet d’une étude psychologique. Mais dans une société industrialisée, l’entreprise est aussi un fait collectif qui s’impose à tous ceux qui travaillent avec des exigences et des règles quelque soit l’entreprise, l’activité. C’est dans ce sens que l’entreprise constitue un fait sociologique. En ce qui concerne les organisations, le premier à réfléchir à ce problème est Max Weber lorsqu’il se demandait pourquoi les individus obéissaient aux ordres. Il a posé comme principe l’existence d’un modèle collectif qui est la légitimité du pouvoir. Celle-ci constitue un fait sociologique.
Chapitre 1 : l’École des Relations humaines
Un besoin d’organisation avec les concentrations
Jusqu’à Taylor (fin du XIXème siècle), l’entreprise n’est pas organisée. Avec la première