Architecture post moderne
« La postmodernité n’est pas un mouvement ni un courant artistique. C’est bien plus l’expression momentanée d’une crise de la modernité qui frappe la société occidentale, et en particulier les pays les plus industrialisés de la planète. (...) Elle tient aujourd’hui une place considérable dans le débat esthétique sur l’art contemporain »1. Les manifestations artistiques contemporaines seraient donc l’expression plastique de cette crise. Il n’y aurait par conséquent d’art postmoderne qu’en un sens faible, c’est-à-dire comme simple reflet des traits dominants de la postmodernité. Dans cette perspective, la quête d’un art authentiquement postmoderne, défini par des caractéristiques spécifiques et positives, semble vaine.
Pourtant la crise qui touche notre société a également ébranlé les valeurs esthétiques du modernisme. Est-ce à dire que l’art postmoderne est simple ré-action, anti-modernisme ? A ce titre il n’y aurait entre l’art moderne et la postmodernité aucune rupture, puisque ce qui critique demeure dans la continuité de ce qu’il critique. La tendance à réactiver la fonction critique et autocritique de l’art, défendue par le modernisme, fait de l’art postmoderne une exacerbation de ce dernier. Le postmodernisme artistique désignerait alors une simple période chronologique2.
Le concept de modernisme en art est, depuis les années 1950, ambigu. Celui qui est directement issu des thèses de Clement Greenberg et de ses disciples ne désigne qu’un faible nombre d’artistes et une acception restreinte du modernisme. En un sens large, il qualifie les œuvres qui, à partir de l’impressionnisme, manifestent une tendance à la réflexivité et à l’autodéfinition. Ainsi d’un côté, les artistes minimalistes des années 1960 rejettent le modernisme au premier sens, pour élargir les possibilités de réflexivité artistique au-delà des limites où Greenberg l’enfermait. D’un autre côté, en revanche, la Trans-avant-garde ou