Argumentation directe et indirecte
Dans l'argumentation directe, le discours se signale explicitement comme tel, contrairement à l'argumentation indirecte. C'est cet élément qui permettra de distinguer l'essai (argumentation directe) de l'apologue (fable, conte), récit fictif (argumentation indirecte).
L'argumentation a partie liée avec d'autres objets d'études. Elle intervient souvent, par exemple, dans les dialogues de théâtre. On parle aussi de monologues délibératifs lorsqu'un personnage fait le point sur sa situation et cherche quelle attitude adopter et quelle décision prendre face à une difficulté.
Il s'agit également de comprendre que l'argumentation peut appartenir au non- littéraire (articles de presse, dessins de presse, publicités) comme au littéraire.
A - argumentation directe : l'essai : exercice de réflexion littéraire dont l'initiateur fut Montaigne au XVI°. L'auteur, sans chercher à être exhaustif (absolument complet), propose ses réflexions. Il se caractérise par la présence affichée et affirmée du « JE ». Attention : ce n'est pas une écriture intime, mais un discours argumenté dans lequel l'auteur s'adresse à ses contemporains. Ce genre comporte un caractère fortement SUBJECTIF, puisqu'il se nourrit de l'expérience de son auteur. L'essai est donc ancré dans un contexte, un temps et un lieu particuliers. Le genre est libre dans sa forme, il est en prose et présente souvent une pensée en cours d'élaboration, ce qui peut justifier une certaine discontinuité dans les idées (l'auteur peut passer du coq à l'âne). Il s'agit souvent pour l'auteur de proposer au lecteur des pistes de réflexion à partir desquelles il se forgera sa propre opinion. Le mot apparait avec Montaigne vers 1571/72. Il vient du latin « exagium » qui signifie « balance, pesée sur un instrument « et au XV° « épreuve, expérience ». On constate donc le lien avec la délibération (qui consiste en une pesée des différents points de vue). Ce type d'écriture est