Aristote aristote, commentaire des livres i, 2, 4, iii,
Ethique à Nicomaque — Commentaire des livres I, II, III, IV, V et VI Michel Nodé-Langlois
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Aristote résout ce problème par une distinction, essentielle dans sa doctrine, entre ce qui est connaissable (gnôrimos) “ absolument parlant (haplôs) ”, et ce qui l’est “ pour nous (hèmîn) ”
(1095b 3). Dans l’ordre déductif, ce sont les principes qui sont connus d’abord : Aristote leur attribue une antériorité absolue dans la mesure où la vérité des conclusions dépend de la leur, et non l’inverse. Mais d’un autre point de vue, chronologique et non pas logique, les principes ne sont pas ce qui nous est connu en premier : il nous faut du temps pour en acquérir l’intelligence et, à partir de là, raisonner déductivement. Ce que nous connaissons d’abord, ce sont les cas particuliers tels que nous les révèle la sensation …afficher plus de contenu…
Ce jugement ultime est quelque peu anticipé ici. Aristote s’appuie sur l’expérience de l’art pour expliciter plus à fond sa précédente définition du bien : là où la fin est une oeuvre, elle est visée comme “ meilleure par nature (beltiô péphuké) ” que l’activité qui la produit. Comme le redira Marx, le travail est un “ procès ” qui “ s’éteint dans le produit ” (Le Capital, Livre I,
3ème section, ch.7, GF 141), le second étant ce qui donne sa raison d’être aux efforts qu’impose le premier.
Ici encore, on a affaire à une remarque empirique sur la poïèsis, qui permet de faire apparaître une structure intelligible, et d’introduire une notion que la suite va analyser : celle