Art roman
Le terme d'art roman définit, en histoire de l'art, la période qui s'étend du début du XIe siècle jusqu'à la seconde moitié du XIIe siècle, entre l'art préroman et l'art gothique. Il est forgé en 1818 par l'archéologue français Charles de Gerville et passe dans l'usage courant à partir de 1835.
L'art roman regroupe aussi bien l'architecture romane que la sculpture, la peinture ou la statuaire romane de la même époque. L'expression recouvre une diversité d'écoles régionales aux caractéristiques stylistiques différenciées mais qui allient maîtrise technique et audace.
Se développant lors d'une période d'expansion économique, il n'a pas été le produit d'une seule nationalité ou d'une seule région mais est apparu progressivement et presque simultanément en Italie, en France, en Allemagne, en Espagne et au Portugal. Dans chacun de ces pays, il a des caractéristiques propres (par exemple : l'utilisation de pierres différentes dans chaque région), bien qu'avec une unité suffisante pour être considéré comme le premier style international, avec un cadre européen. Son domaine d'expression est essentiellement religieux avec notamment l'adoption du plan basilical pour les églises et la généralisation de l'emploi de la voûte en berceau.
Deux archéologues français sont au début du XIXe siècle les inventeurs du terme « roman »[1] : Charles Duhérissier de Gerville (1769-1853), après un séjour en Angleterre, veut appliquer en France les méthodes des érudits anglais. Or ceux ci appellent « norman » le style qui domine dans ce pays, après 1066 et durant le XIIe siècle. C'est pourquoi en 1818, dans une lettre à son ami Auguste Le Prévost, il propose le terme de « roman », semblable à celui donné à la langue intermédiaire entre le « bas-latin » et le français du XIIIe siècle. cette dénomination est reprise et promue par Arcisse de Caumont (1801-1873), dont le talent d'organisateur et le flair de classificateur dominent toute l'histoire de l'archéologie française