Aspects psychanalytiques du vieillissement
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ASPECTS PSYCHANALYTIQUES DU VIEILLISSEMENT Les publications en faveur de notre sujet se sont plutôt faites tardives dans l’histoire de la psychanalyse. Cela peut être dû aux déclarations pessimistes de Freud (1904) statuant sur les faibles chances de succès du traitement psychanalytique sur les personnes ayant dépassées l’âge de 50 ans, et ce, a pu avoir pour conséquences de décourager certains auteurs potentiels. Cette opinion est poursuivie par Ferenczi (1920) et n’aura fait que d’aggraver davantage la situation. Mais elle ne sera pas partagée par Abraham, qui va déceler des résultats positifs chez 3 patients d’âge avancé. Il va s’en défendre en ses mots : « Aussi bien avons-nous pu convaincre de l’accessibilité de certaines maladies mentales à la méthode psychanalytique dont l’incurabilité était un dogme en psychiatrie »[1]. Fenichel (1945) va soulever que la psychanalyse des personnes âgées peut être indiquée, à condition qu'il y existe des possibilités de satisfaction libidinale et narcissique, mais d’une autre part que le pronostic était sombre dans les cas exigeant un changement radical de caractère[2]. Entre les années trente et soixante, les travaux de M.R. Kaufman ont souligné l’importance de la qualité du transfert et de l’interprétation qui gagne à se centrer sur les conflits de l’enfance réactivés par le vieillissement; chez M. Grotjahn, on observe que les personnes âgées présentent une baisse de résistance à accepter une interprétation; J.A. Meerloo, du fruit d’une large expérience clinique, insiste sur le temps à consacrer à la personne vieillissante ayant un déficit narcissique et ainsi contrer le facteur d’isolement. À la fin des années cinquante, Hanna Segal s’engage nettement plus loin, elle démontre qu’il n’est jamais trop tard, ayant permis à un homme de soixante-dix ans sujet à de violentes colères, déprimé et hypocondriaque, par la cure analytique, de retrouver des activités normales. En France (1960), R.Held, démontre le lien qu’il