Atiq rahimi - syngue sabour : la temporalité de l'oeuvre
Introduction :
Syngue sabour, œuvre de Atiq Rahimi, écrivain afghan vivant à paris. Il obtient le prix Goncourt l’année même de sa publication en 2008. Il propose cette lecture féministe du roman « Pierre de patience », Conçu par Atiq Rahimi comme un texte venu d’ailleurs, comme littérature du monde, mais comme message et espoir pour notre temps, et pour l’égalité des genres.
L’histoire se déroule en Afghanistan, pays en guerre, une femme veille sur le corps de son mari blessé d’une balle dans la nuque, et plongé dans un coma profond depuis trois semaines.
Nous analyserons dans cette sa temporalité : Un temps infini et vide puis nous verrons l’impression de continuité temporelle inexorable.
I/ Un temps infini et vide :
Le récit, invariablement construit au présent, est bâti sur une rythmique mécanique qui enchevêtre et scande trois moments et motifs narratifs différents, mais parallèles. Il y a, d’une part, le rythme de l’écoulement du liquide de la poche de perfusion que la femme applique à son mari à intervalles réguliers, tout comme l’instillation des gouttes de collyre, et qui épouse la cadence respiratoire au point de pouvoir servir d’unité de mesure d’un temps infini et vide.
“Puis, elle verse le contenu du verre dans la poche de perfusion. Règle les
Gouttes, vérifie leur intervalle. A chaque souffle, une goutte. Une dizaine de gouttes
Après, elle revient. Son tchadari à la main (…). On l’entend partir avec ses deux enfants.
Leur absence dure trois mille neuf cent soixante souffles de l’homme. Trois mille neuf
Cent soixante souffles au cours desquels rien d’autre n’arrive que les faits prédits par la
Femme (…). Quelques respirations plus tard, un garçon traverse la rue”
Les premières pages délimitent le cadre. D’abord, «la chambre vide » « l’homme » à « l’air étrangement moqueur », « allongé à même le sol sur un matelas rouge ». Et « la femme à