Aube
Introduction :
Le refus du conformisme s’exprime d’abord dans la vie de Rimbaud (fugues, vagabondages, liaison avec Verlaine, désertion de l’armée, exil en Abyssinie, abandon de l’écriture a l’âge de 20 ans…) mais aussi dans le désir de faire une poésie neuve, loin de la ≪ vieillerie poétique ≫ : ≪ Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant ≫.
Ce thème classique de la poésie : l’aube va donc être traite selon une approche singulière ; il s’agit moins de décrire la beauté que de tenter de la saisir, a travers une prose très simple qui renonce aux vers rimes mais conserve deux vers blancs (= non rimes), l’octosyllabe qui ouvre le poème et celui qui le ferme, mimant le geste d’embrassement.
Problématique(s) :
En quoi ce poème est-il original ?
Comment le texte justifie-t-il le titre ≪ aube ≫ ?
En quoi ce texte est-il poétique ?
I – La dimension onirique du poème
1) L'alliance des contraires
- monde urbain (≪ palais ≫, ≪ clochers ≫, ≪ dômes ≫, ≪ marbre ≫ avec amplification des pluriels, une discrète somptuosité, un caractère imposant) // nature : ≪ bois ≫, ≪ sentier ≫, ≪ fleur ≫,
≪ wasserfall ≫, ≪ coq ≫, ≪ bois ≫ (2 x)
- horizontal (≪ route ≫, ≪ plaine ≫) // vertical (≪ wasserfall ≫, ≪ cime ≫, ≪ clochers, dômes ≫, ≪ en haut ≫, ≪ au bas ≫)
- liquide : présence de l’eau (≪ eau ≫, ≪ wasserfall ≫ notez l'allitération en liquides, ≪ quais ≫) // solide (≪ palais ≫, ≪ marbre ≫) // aérien (≪ les ailes se levèrent ≫, les voiles)
- paysages du nord (mot allemand + sapins) // méditerranéens (lauriers)
2) Une temporalité ambigüe
- Du lever du soleil à midi => récit chronologique + été (confirme par ≪ fleur ≫ et ≪ tièdes ≫).
Repères : ≪ rien …encore ≫/ ≪ la première ≫/ ≪ déjà ≫/ ≪ alors ≫ mais l’aube ≪ tombe ≫ (l.16) juste avant midi et alors qu’on passait de l’endormissement du début a la poursuite (mouvement intense), on aboutit à un réveil. La fin et le début coïncident donc pour le thème.
- Emploi du