Autrement dit, le fait d'être conscient de soi induit-il le fait de se connaître soi-même ?
La conscience est un pouvoir de représentation permettant à l'Homme d'avoir la connaissance des choses et de lui même. Il sait qu'elles existent et il a la connaissance immédiate de sa propre existence ainsi que de ses états et de ses actes. Etymologiquement, la mot conscience vient du latin conscientia, composé du préfixe con qui signifit "avec" et scientia qui signifit "connaissance". C'est ce qui carractérise l'Homme par rapport à tous les êtres vivants. Avant les stoïciens, les Grecs n’avaient pas de terme pour désigner la conscience. Peu à peu, grâce à eux, l’idée d’un souci de soi, d’une attention portée à l’intériorité a pris de plus en plus d’importance. La conscience fut tout d’abord entendue comme norme du bien et du mal, comme instance de jugement. Elle est voix intérieure. Cette première conception est restée prégnante dans toute l’histoire de la philosophie. La conscience morale peut, selon Rousseau relever du sentiment, mais aussi, selon Kant, de la raison. L’idée de la conscience comme rapport de la pensée à elle-même et comme fonction de connaissance des activités mentales, de la vie psychique, est née avec la philosophie classique avec Descartes et Locke notamment. À partir de Kant, les réflexions sur la conscience dominent la scène philosophique. Les diverses conceptions de la conscience s’opposent, mais le primat de celle-ci demeure incontestable. La conscience morale a pu être contestée comme n’étant rien d’autre qu’ensemble de préjugés, d’opinions, d’interprétations ou encore comme intériorisation de l’autorité. Le concept de conscience né avec la philosophie classique a quant à lui été ébranlé par des philosophies mettant en cause l’unité et l’autonomie de la conscience, dénonçant son impuissance ou contestant même son existence.
Si l'on en croit Locke, c'est la conscience de soi qui fonde la possibilité de se savoir une seule et même personne tout au long de sa vie. En ce sens, il