Question sur le corpus :

Le corpus que nous allons étudier est composé de trois extraits des romans "Les Misérables" de Victor Hugo, publié en 1862 ; "Mort à crédit" de Louis-Ferdinand Céline, publié en 1936 ainsi que "La Vie devant soi" de Romain Gary, publié en 1975. Ces extraits accordent chacun une grande importance à un personnage particulier. Nous verrons de quelle manière les trois auteurs décrivent leurs personnages, avec quel registre.

Dans ces trois extraits, on constate que les auteurs cherchent à émouvoir le lecteur, à provoquer sa compassion. Pour cela, ils utilisent le registre pathétique. Tout d’abord, ils ont recours à des thèmes tels que la difficulté de vivre et la souffrance de Fantine dans "Les Misérables", la mort de Madame Bérenge dans l’œuvre de Céline, ou encore la vieillesse de Madame Rosa dans "La Vie devant soi". Afin d’appuyer sur la dureté de leur thème, les auteurs font des descriptions détaillées et réaliste : "dans l’autre coin, il y avait un pot à beurre à mettre l’eau, qui gelait l’hiver, et où les différents niveaux de l’eau restaient longtemps marqués par des cercles de glace" (l. 7-8, texte A). Cela inspire au lecteur une forte émotion de une situation presque invivable. Ensuite, les personnages sont tous présentés d’offices comme des victimes. La mère en difficultés financières dans "Les Misérables" qui, on l’apprend dès le début du texte, vit dans "une mansarde fermée d’un loquet sous le toit" (l. 2) ; l’homme qui doit accepter la disparition de son amie dans "Mort à crédit" ("Madame Bérenge […] est morte", l. 5) ; et la vieille dame fatiguée de vivre mais qui continue pourtant à aider ceux qu’elle aime dans "La Vie devant soi". Tout cela, provoque chez le lecteur un sentiment de compassion, d’apitoiement. Puisque personne n’aide le personnage dans la fiction, le lecteur à envie d’aller vers lui, il a pitié de lui. Aussi, une des caractéristiques du registre pathétique que nous retrouvons ici est la forte