Baccalauréat2013
Lors de la deuxième moitié du XVIème siècle, le mouvement prestigieux de la Pléiade formé par sept poètes, sut imposer un style poétique nouveau dans le but de rompre avec les traditions du Moyen Age. Il a été en mesure de concurrencer avec l’école lyonnaise, alors deuxième école réputée en France, dont faisait partie notamment l’illustre Louise Labé. Dans leur poésie, les célèbres auteurs Ronsard et Du Bellay veulent réhabiliter le français, l’enrichir par des emprunts à la langue ancienne, l’embellir de façon stylistique et imiter tout en innovant des modèles antiques. Pierre de Ronsard, poète officiel de la cour de François Ier et chef de file de la Pléiade, compose une série de sonnets pour Marie Dupin en 1555, son second amour après Cassandre Salviati. C’est une modeste servante de quinze ans, issue d’une famille paysanne de Bourgueil ; lui en a trente mais elle reste insensible à ses déclarations. Dans ce « Sonnet IX » extrait des Amours de Marie, Ronsard tente de convaincre la femme de son passion et exprime sa volonté de persuasion quant à la nécessité d’aimer. A travers une véritable tentative de séduction, comment Ronsard apporte-t-il une réflexion argumentée sur l’amour ? On verra d’une part l’expression du sentiment amoureux, d’autre par les caractéristiques de la poésie de la Renaissance.
Avant toute chose, on retient de ce sonnet la révélation des sentiments qu’éprouve Ronsard à l’adresse de Marie. D’abord, l’auteur suit une situation d’énonciation choisie, remarquable par le changement des pronoms. C’est une poésie d’apostrophe puisqu’il nomme le destinataire « Marie » au vers 1, prénom qui reparaît à la fin du vers 2, et l’appelle ensuite par le démonstratif « votre » (vers 3 et 5). Au deuxième quatrain, il adopte le rôle de l’émetteur grâce aux possessifs « me » et « le mien » aux vers 5, 6 et 8, puis passe au « nous » envisageant un avenir pour le couple.