Balzac et la petite tailleuse chinoise
a. L’heure est grave pour la famille du pasteur. Montrez que le narrateur, en quelques touches, parvient à brosser une scène par définition pathétique. Le début de la scène est un véritable tableau pathétique : le père est agonisant, entouré de sa famille, notamment de sa femme « en pleurs » (on pourra montrer aux élèves une scène de genre de Greuze, en particulier « La mort d’un père, regretté par ses enfants »).
b. Certains éléments renforcent cette dimension pathétique. Faites-en le relevé dans l’ensemble de l’extrait. Tout concourt à renforcer le pathétique : fils aîné « suppliant », mourant « sous perfusion »,
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Balzac et la Petite Tailleuse chinoise
© Éditions Belin/Éditions Gallimard, 2009. visage amaigri, corps « luttant contre la souffrance », voix presque inaudible. Le suspense autour des dernières paroles du pasteur relève lui-même du pathétique.
c. La scène parvient à créer une sorte de suspense. Dites sur quel enjeu ce suspense repose et comment il est maintenu jusqu’à la fin du texte. On comprend vite que les deux fils veulent recueillir les derniers mots de leur père : y parviendront-ils ? et s’ils y parviennent, quelles seront ces dernières paroles mémorables ? C’est l’interrogation qui crée une forme de tension dans cet extrait. Quand enfin ces mots sont prononcés, le suspense n’est pas pour autant aboli puisque « nul ne les saisit ».
Cependant, l’éclaircissement apporté par le fils aîné, bien loin de renforcer le pathétique, va au contraire opérer une forme de renversement presque comique.
II. Un humour grinçant
a. L’apparition d’un objet peut surprendre dans cette scène. Précisez lequel et montrez qu’il contribue à rompre le pathétique de la situation. Le « vieux magnétophone grinçant » surprend d’abord le lecteur, introduisant une première rupture du pathétique de la scène. Mais il n’est pas rompu car on comprend que l’intention des deux fils, qu’on imagine donc très dévoués à leur père, est de