Balzac le pere goriot
Vautrin s'efforce de montrer à Eugène l'antagonisme violent de sa situation : l'aspiration sociale et la réalité de sa condition.
Pour cela il développe un tableau et un portrait d'une exactitude redoutable.
Le contrôle de l'équipage : le tableau des hobereaux provinciaux
Le ton est ironique, volontairement enjoué et paternaliste : Vautrin singe le tableau d'une famille régnante en révélant la sordide condition de la famille Rastignac.
Il emploie volontairement un NOUS révélateur : il prend part à cette vie, il manifeste son intérêt pour le jeune homme, tout en lui montrant son inexpérience et en se moquant du décorum que la caste nobiliaire veut maintenir à tout prix, en utilisant ce pluriel de majesté, réservé à l'autorité royale..
Derrière cet humour dévastateur, la peinture est très réaliste :
Tous les signes extérieurs de richesse et de caste sont bien présents, mais fortement dévalorisés : l'éducation est faite par la tante, l'instruction par le curé de la paroisse, le train de vie - vêtement, nourriture, domesticité - répond à un souci de stricte économie.
La satire en vient "aux culottes" du père et à la "bouillie de marrons" : en fait cette famille "noble" vit comme les paysans du lieu.
Aspirations Réalité nous avons les Bauséant pour alliés et nous allons à pied, nous voulons la fortune et nous n'avons pas le sou, nous mangeons les ratatouilles de maman Vauquer et nous aimons les beaux dîners du faubourg Saint-Germain, nous couchons sur un grabat et nous voulons un hôtel !
Le ton est toujours protecteur, nettement supérieur, celui de celui qui sait : il compare malicieusement Eugène à un louveteau, utilise un vocabulaire enfantin, les quenottes.
Il en vient alors à la question essentielle : comment réussir, comment "faire bouillir la marmite" ?
Le Code à manger et la justice : la lenteur d'une illusoire réussite
Elle est présentée comme incompatible avec l'énergie du caractère de l'ambitieux et chaque