Banque du Canada
Richard Dion, département des Recherches
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La croissance tendancielle de la productivité est demeurée modeste au Canada au cours des dix dernières années, alors qu’elle a affiché un dynamisme soutenu aux États-Unis. Le regain et le repli que l’accroissement de la productivité canadienne a connus vers l’an 2000 tiennent principalement à des mouvements cycliques, ainsi qu’au gonflement et à l’effondrement consécutif de la demande dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC).
Le Canada n’a pas autant tiré parti des TIC ni réalisé les mêmes gains d’efficience dans la production de biens et de services que son voisin du sud. La progression plus modérée des salaires par rapport au prix des investissements en machines et matériel a vraisemblablement amplifié les écarts d’intensité technologique en machines et matériel observés entre les deux pays, du moins jusqu’au début de la présente décennie.
Les coûts d’ajustement qu’aurait occasionnés la réaffectation des ressources entre secteurs par suite d’importantes fluctuations des prix relatifs ont probablement bridé la croissance de la productivité globale au Canada ces dernières années.
De même, les cours élevés des matières premières pourraient avoir encouragé la mise en valeur de gisements plus difficiles à exploiter et ainsi avoir eu des retombées négatives notables sur la progression de la productivité globale en 2005 et
2006. Ces facteurs auraient accentué le frein persistant exercé par les entraves à l’innovation.
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Les retards qu’accuse le Canada en matière d’innovation, d’implantation de nouvelles technologies et d’investissement en capital organisationnel semblent traduire surtout la faiblesse relative de la demande d’innovation, qui pourrait elle-même découler en partie de la concurrence moins vive ici qu’ailleurs, des bénéfices moindres à tirer de la prise