Barbara/ jacques prévert
Le poème est composé d’une seule strophe de 58 vers hétérométriques. Les rimes sont inégalement irrégulières, la ponctuation est absente : Prévert privilégie ainsi la liberté poétique. Il joue cependant sur les effets de rythme et des répétitions.
En effet, le poète interpelle « Barbara » aperçue un jour de pluie dans la ville de Brest dévastée depuis par la guerre.
On peut repérer à la lecture deux parties volontairement déséquilibrées :
· V.1 à v.36 : le poète en appelle à un souvenir et crée un parallèle entre « Barbara » (« toi ») et lui-même (« moi »), exaltant un moment de bonheur entrevu par lui entre elle et l’homme qu’elle a rejoint.
· V.37 à 58 : Prévert change de registre et dénonce avec violence la guerre dont il constate les ravages. Il se demande ce que sont devenus Barbara et son amoureux.
I/ Un état de bonheur :
Grâce à un travail sur la répétition, le rythme, le vocabulaire, Prévert parvient à rendre compte avec simplicité d’un état de bonheur. Le poème s’ouvre sur un appel aux souvenirs. L’impératif « Rappelle-toi » sert de relance rythmique à la première partie du poème ainsi que le prénom «Barbara » (magie invocatoire). Le vers et ses variantes se retrouve aux v.6, 11, 15, 23, 29 et sert quasiment de refrain au poème. Ici la pluie, loin d’être