Baudelaire
Aujourd'hui reconnu comme un écrivain majeur de l'histoire de la poésie mondiale, Baudelaire est devenu un classique. Barbey d'Aurevilly a vu en lui « un Danted'une époque déchue »1.
Au travers de son œuvre, Baudelaire opère une transformation radicale de l'esthétique dominante, en proclamant vouloir libérer l'esthétique de toute considération morale ou éthique. Comme le postule si bien le titre de son recueil Les Fleurs du mal, il a renouvelé en profondeur les motifs poétiques. Dans ses poèmes il a tenté de tisser et de démontrer les liens entre le mal et la beauté, le bonheur et l'idéal inaccessible (À une passante), la violence et la volupté (Une martyre), entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère »), entre les artistes à travers les âges (Les Phares2). En parallèle depoèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux pour l'époque (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage). Il a aussi extrait la beauté de l'horreur (Une charogne).
Le spleen :
Les cinquante pièces qui le composent ont été rédigées entre 1855 et 1864. Une quarantaine d'entre elles ont paru dans divers journaux de l'époque ; les dix suivantes furent posthumes entre 1867 et 1869. Selon une lettre de 1862, Baudelaire a été inspiré en les écrivant par l'exemple d'Aloysius Bertrand.
Le titre Petits Poèmes en prose est souvent suivi d'une forme de sous-titre Le Spleen de Paris (qui se rapproche des titres de deux parties des Fleurs du mal : Spleen et Idéal et Tableaux parisiens). En effet, de son vivant, Baudelaire évoqua cette expression pour désigner son recueil qu'il complétait à mesure de son inspiration et de ses publications.