Bernardin de Saint-Pierre
But : Dénonciation de l’esclavage (Thèse implicite : l’esclavage est un crime, même si explicitement l’auteur ne remet pas en cause les lois sur l’esclavage, il en montre l’absurdité et les conséquences inhumaines)
Situation d'énonciation : l'émetteur, Bernardin de Saint-Pierre (pronom « je ») s'adresse à des destinataires bien particuliers qu'il divise en catégories (de « on » qui représente les français en général, à « théologiens », « politiques », « philosophes » et « femmes »)
Structure :
1. 1er paragraphe : présentation de la thèse (construction des phrases sur l’opposition pour donner plus de force au discours : « Je ne sais pas » / « mais je sais bien » ; « bonheur de l’Europe » / « malheur de deux parties du monde » ; « On a dépeuplé » / « on dépeuple »). Ironie de la formule mettant en accusation les « deux végétaux ». Référence au commerce triangulaire.
2. Paragraphes 2 à 6 : discours polémique, ses interlocuteurs sont des adversaires qu'il s'agit de combattre.
L’appel à la raison – Structure rigoureuse : 5 paragraphes centrés chacun sur une idée et construits sur le même modèle → présentation des arguments adverses sous la forme d'un dialogue fictif puis réfutation systématique. Présence de raisonnements logiques (concession et opposition) articulés par des connecteurs.
L’auteur insiste dans chaque paragraphe sur le décalage entre théorie et pratique. Il ne critique pas les institutions (législateurs, église, pouvoir politique), mais les hommes qui n’appliquent pas les lois ou qui sont en contradiction avec leurs discours :
« le Code noir est fait en leur faveur. Soit » (= respect de la loi par l’auteur) « Mais la dureté des maîtres excède… » (= critique des esclavagistes : ils ne respectent pas la loi)
« Des théologiens assurent que… » (= respect de l’Eglise) « Mais les missionnaires n’apprennent point leur langue » (= critique des prêtres)
« Ils