Il semblerait que l’homme aspire au bonheur. Si nous interrogeons n’importe qui d’entres nous, personne ne dira qu’il désire être malheureux, mais qu’au contraire son souhait serait d’être heureux. Certains d’ailleurs diront qu’ils le sont déjà. D’autres par contre répondront par défaut, en espérant tout au plus échapper au malheur. Même si les réponses divergent, il y a bien un sens unique qui transparait dans chacune d’elles. Le bonheur, qu’il soit considéré en soi ou par opposition au malheur, est un but à atteindre, une finalité. Que celle-ci soit la même pour tous, nonobstant tout détail et moyen pour y parvenir, mais aussi quelque soient la culture et l’endroit, laisse à penser que le bonheur s’inscrit sur un plan naturel. L’homme, comme tout organisme vivant, tend à persévérer dans son être, parce qu’il est la vie et que celle-ci se défend et se développe. Peut-on pour autant considérer que le bonheur est un moteur vital ? Ce serait reconnaître que le monde animal puisse être animé par le bonheur, ce qui peut-être n’est pas exclu pour certaines espèces. Un chien par exemple connaît la tristesse lorsque son maître disparaît, et inversement il exprime une manifestation de contentement, pourquoi pas de joie, quand son entourage le cajole. Sans parler de bonheur, l’animal apparaît dans des dispositions de bien-être. Nous dirons que les signes de contentement sont proportionnels au degré de conscience dont dispose l’être vivant. L’homme ainsi est apte au bien-être parce qu’il a conscience de lui-même. Pour être heureux, encore faut-il être capable de se penser heureux. Un bonheur n’est pas dans l’indifférence. En admettant que des conditions sont à réunir pour être heureux et qu’elles le sont, peut-on parler de bonheur si l’on ne se sait pas heureux ? Ainsi, notre première conclusion est de dire que le bonheur est accessible à condition de pouvoir en avoir conscience, et l’homme répond à cette