Bonheur
Peut-on connaitre autrui ?
Remarques d’introduction :
- « Puis-je » renvoie à la question du possible ; or est possible 1) ce qui est réalisable c’est-à-dire ce que j’ai les moyens ou la capacité de faire 2) ce qui est permis, c’est-à-dire ce que j’ai le droit de faire.
- Ici la question du droit ne semble d’abord pas problématique : moralement, connaître autrui semble un devoir et non un interdit ; en effet, je ne saurais raisonnablement vivre entouré de personne que j’ignore, soit parce qu’elles me sont inconnues ou étrangères, soit parce que je fais comme si elles n’existait pas (ignorer quelqu’un ici = le « snober »,) ; autrement dit l’ignorance = état cognitif (le non-savoir) et une posture « éthique » (indifférence affichée) ; dans les deux cas, ne semble pas tenable ; il n’y a pas de sens à vouloir s’interdire de connaître autrui, de chercher à l’ignorer.
- La question du fait sera donc première : s’il est louable de vouloir connaître autrui, encore faut-il que cela soit possible. En effet, la difficulté vient de la définition même d’autrui : il n’est pas moi et réciproquement je ne suis pas l’autre.
- Ainsi, il semble qu’on ne dispose pas, a première vue, des moyens de connaître autrui « réellement » c’est-à-dire de savoir qui il est aussi bien que lui le sait.
- Cependant, on ne saurait pour autant éluder la question du droit car, en admettant même que je puisse réellement connaître autrui, cela ne revient-il pas à minimiser son altérité, et dans ce cas, manquer ce qui définit précisément autrui ? Problématique : Alors que l’ignorance de l’autre paraît favoriser l’égoïsme (« le fait de ne penser qu’à soi et de ne considérer que soi », Pascal), et du même coup, m’isoler irrémédiablement, il semble que vouloir connaître autrui soit