« Bretagne », de guillevic
Eugène Guillevic est né à Carnac en 1907 et mort à Paris en 1997. Son père étant devenu gendarme, il le suivra de caserne en caserne, mais restera toujours attaché à la Bretagne. C’est un poète mondialement reconnu qui a publié plus d’une trentaine de recueils, traduits en 40 langues dans plus de 60 pays. Il a reçu le Grand Prix de Poésie de l’Académie Française en 1976, le Grand Prix National de Poésie en 1984, et le Prix Goncourt de la Poésie en 1988, pour l’ensemble de son œuvre. Il a été l'ami de Jean Follain, Paul Valéry, Paul Éluard, Aragon, Picasso, Dubuffet, Léger...
Guillevic crée presque toujours en vers libres et a fait partie de l’École de Rochefort : en réaction à la "poésie nationale" et traditionnelle prônée par le Gouvernement de Vichy. Sympathisant communiste d’abord, au moment de la guerre d’Espagne, Il adhère au parti en 1942 et fait de la Résistance. C’est à cette époque qu’il se lie à Paul Éluard et participe aux publications de la presse clandestine (Pierre Seghers, Jean Lescure), et choisi de signer ses œuvres de son nom de famille seulement.
Le poème "Bretagne" a été écrit par le poète breton Guillevic pendant la 2de guerre mondiale et a été édité dans le recueil Exécutoire, en 1947. Il décrit une scène dans la maison d’une famille de civils, juste après l’arrestation du père par les Allemands. La mère est la narratrice, et le poème est raconté de son point de vue.
La structure de ce poème est composé de 15 vers disposé en 6 strophes. Il commence par 1 distique puis 3 tercets, et pour finir 2 distiques. Il n’y a pas d’unité de mètre : 1 vers à 10 mètres, 2 vers à 9 mètres, 11 vers à 8 mètres, 1 vers à 7 mètres.
Les distiques et le 1er tercet sont en rimes planes. Les deux derniers tercets sont en rimes embrassées.
On remarque que la rime pauvre « an » revient 8 fois, particulièrement sur la fin du poème : vers 4, 5, 9, 11, 12, 13, 14 et 15.
Le niveau de langage et le style sont très