britannicus scène d'ouverture
C'est en 1669 que Racine écrit Britannicus. Comme dans beaucoup de tragédies du XVII° siècle, le sujet est emprunté à l'histoire romaine. C’est ici la première fois pour Racine qui jusque-là s’est inspiré de la Grèce Antique. Il vient en ce sens concurrencer Corneille sur son propre terrain. Le thème de prédilection des tragédies raciniennes est la description des ravages de la passion amoureuse mais, dans Britannicus, il a voulu écrire aussi une pièce à sujet politique : l’évocation des luttes pour le pouvoir à la cour de Néron. La scène I de l'acte I dont nous allons étudier le début, est un dialogue entre la mère de Néron, Agrippine, et Albine, sa confidente. Dans cette scène d’ouverture de Britannicus, Racine utilise un faux-dialogue c’est-à-dire le dialogue entre Agrippine et sa confidente. Albine est ici par son rôle de confidente prétexte à l’épanchement de la mère de Néron pour servir les intérêts de la scène d’exposition.
En quoi cette scène d’ouverture qui démarre « in media res » sur une dispute entre Agrippine la mère de l’empereur Néron et sa confidente Albine répond-elle aux critères de la scène d’exposition classique au théâtre c'est à dire une scène qui se donne pour objectif d’informer rapidement le spectateur, de la manière la plus naturelle possible ?
I. Une dispute qui donne à voir l’inquiétude et la fureur que Néron provoque chez sa mère v 1 à 14 :
A. La réplique d’Albine 1-5:
Ce début de scène est bâti autour d’une dispute entre Agrippine et sa confidente. confidente d’Agrippine qui lui reproche d’attendre seule le réveil de son fils. Mécontentement, dispute révélée dès « quoi ! » V1.
Albine n’est pas contente de voir sa maîtresse « sans suite et sans escorte » (accentué par allitération sur « s » prolongée V4 « seule à sa porte ») ; donc dans une position non protocolaire, dangereuse peut-être. Elle lui suggère en outre que ce n’est ni une occupation ni une