Cabinet de reflexion
Le monde postmoderne dans lequel nous vivons est lié à un système économique qui est le capitalisme. L’essence du capitalisme est l’accroissement du capital, c’est-à-dire du profit. Dans l’échange, cela signifie que l’homme postmoderne est l’homme du profit, par essence le profiteur : le consommateur profite des solde, profite des avantages sociaux, tire profit de ses droits au point de devenir procédurier à outrance, tire profit de la société et attend de l’Etat qu’il satisfasse à ses besoins pour « profiter de la vie » comme il le dit si souvent. Or profiter, c’est exactement le contraire de donner. Profiter, c’est extorquer, exploiter, tirer parti de, chercher un avantage, rechercher son seuil intérêt, c’est au fond se comporter en prédateur avide dont le seul objet est la consommation de l’objet de ses désirs, ou la recherche d’un plaisir. Les enseignants se plaignent souvent de voir en face d’eux des élèves qui se comportent devant le savoir comme des consommateurs, qui attendent que tout leur soit mâché, pour profiter au maximum de ce qu’il leur est fourni… tout en se donnant le moins possible eux-mêmes. Donner, c’est tout le contraire de profiter, parce que dans le don, on n’attend pas de retour. La mère donne son affection à son enfant, l’entoure de soins, quand elle aime son enfant, ce n’est pas, pour profiter des sentiments et se faire payer en retour, car l’amour est un don de soi, qui se réjouit du seul fait de donner. La question qui se pose à nous est donc de savoir si, par delà le système économique du capitalisme, le don a sa place dans l’échange, ou bien s’il n’en fait pas partie, mais doit être considéré à part. Le don est-il une forme de l’échange ?
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A. Donner pour recevoir
D’un point de vue du fonctionnement notre économie, il n’est pas évident que le don fasse partie de l’échange. Ce n’est pas sur la base du don que l’homme postmoderne pense l’échange, mais avec