Cahier d'un retour au pays natal
Le Cahier d’un retour au pays natal est une œuvre poétique d’Aimé CESAIRE, parue pour la première fois en 1939 dans la Revue Volonté. Le livre est une réédition de la version de 1983 avec le frontispice réalisé par Wifredo LAM pour l’édition Bordas de 1947. Cette édition contient aussi une variation de la page 27 à 34 d’André BRETON publiée en 1942, En guise de manifeste littéraire, et la préface à l’édition de 1947, elle aussi écrite par André BRETON. L’œuvre est écrite dans une forme très libre, mêlant de longs passages en prose à des séquences découpées en versets plus rythmés, ce long poème comprend soixante-cinq pages dans son édition définitive (1983).
Dans son œuvre, Aimé CESAIRE utilise différents lexiques. Dès le début, il nous surprend par le vocabulaire qu’il utilise. En effet, dans la première page, l’auteur utilise des termes plus que familiers « Va-t-en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache, va-t-en je déteste les larbins de l’ordre et les hannetons de l’espérance… ». Mais le livre est riche lexicalement : le vocabulaire familier côtoie un vocabulaire plus recherché, plus technique. Il utilise le néologisme au profit de la poésie. Le mot « verrition » et l’adverbe « inattendument » en sont quelques exemples. Le poème contient aussi des termes appartenant au milieu de la navigation (agrès, coltis…) et de la médecine (eschare consomption, hypoglosse…). Vers la fin du poème, l’auteur utilise également des termes liés à la torture, à l’esclavagisme (chain-gang, brodequin, cep…). Etonnamment, excepté les termes qui renvoient à la flore ou la faune de la Martinique, on ne trouve pratiquement pas trace de mots d'origine créole. Comme on l’a dit précédemment, le poème mêle de longs passages en prose à des séquences découpées en versets. Ces passages en prose sont le plus souvent composés de longues phrases nominales, au style asyndétique, c’est-à-dire des phrases dans lesquelles les