Caligula
• Caesonia. Elle se présente elle-même comme « la vieille maîtresse » (p. 30) et répétera, à la fin de la pièce, qu’elle est « vieille et près d’être laide » (p. 144). Très inquiète de la disparition de Caligula, lorsqu’elle le retrouve, elle l’accueille tel qu’il est devenu et accepte de l’aider, après s’être efforcée de le comprendre. Aussi son amour pour lui est-il totalement pur, ne formulant plus la moindre exigence de réciprocité : « le souci que j’ai de toi m’a fait maintenant une telle âme, lui dit-elle, qu’il n’importe plus que tu ne m’aimes pas » (p. 144-145). Caligula déclare que son amour pour Drusilla n’aurait pas résisté à sa vieillesse, et la décrépitude de Caesonia le confirme dans cette opinion, même s’il ne peut se « défendre d’une sorte de tendresse honteuse pour la vieille femme qu’[elle va] être » (p. 145). Cette réaction permet ainsi d’éliminer l’idée selon laquelle Caligula agirait par désespoir amoureux. À la fin de la pièce, il tue Caesonia pour réaffirmer une dernière fois son credo : « Je vis, je tue, j’exerce le pouvoir délirant du créateur (…). C’est cela, être heureux » (p. 148). Une amère manière de réaffirmer sa liberté.
• Hélicon. Il est le fidèle domestique de Caligula. « Né esclave » (p. 126), il a été affranchi par Caligula. À la différence des patriciens, il a connu une vie rude et ne se fait guère d’illusions sur l’existence. Il incarne de ce fait à la fois la haine des pauvres envers les nantis, et la fidélité des représentants des classes inférieures envers les despotes qui s’appuient sur eux. Il déclare ainsi à Cherea qu’« il peut encore aimer ce maitre misérable qu’il défendra contre [les] nobles mensonges [des patriciens], [leurs] bouches parjures » (p. 127).
Les opposants : Cherea, Scipion
• Cherea. Il est une figure de l’intellectuel, à la fois lié aux patriciens en raison du péril que Caligula fait courir à sa vision du monde, mais au-dessus de ce groupe dont la vision des