Candide chapitre 1
I. L’univers du conte
Avant toute chose, l’incipit met en avant un univers du conte traditionnel, qui est illustré dans le texte par les formules du conte, les éléments spatio-temporels et les poncifs ainsi que des personnages représentatifs de ce genre très codé, qui fait partie des références culturelles du lecteur.
A. Les formules traditionnelles du conte
Tout d’abord, Voltaire a recours à la formule traditionnelle du conte : « Il y avait en Westphalie » pour débuter son récit. Il l’inscrit de cette façon dans un genre codé auquel il le rattache et à partir duquel le lecteur pourra mesurer l’écart. Il reprend également toutes les tendances langagières de celui-ci. Il utilise des comparatifs et des superlatifs, comme « les moeurs les plus douces »/ « l’esprit le plus simple »/ « un des plus puissants »/ « le plus beaux des châteaux »/ « la meilleurs des baronnes possibles », qui doivent participer à la création d’un monde manichéen, ce qui présente l’intérêt de proposer des repères simples.
De même, le texte est littéralement envahi par une caractérisation positive qui passe par la multiplication d’adjectifs mélioratifs comme « beau », « bon », « honnête », « douce », etc.
On retrouve aussi le temps de la description du conte, l’imparfait, avec par exemple, « avait », « annonçait », «soupçonnaient». L’incipit est dominé par l’imparfait ce qui souligne sa vocation, car il s’agit de présenter la situation initiale et tous ses éléments avant d’évoquer l’élément perturbateur, qui amènera l’utilisation du passé simple.
B. Les éléments traditionnels du conte
Ensuite, si le lecteur retrouve d’emblée le langage du conte, il retrouve aussi tous ses éléments. En effet, les lieux sont dignes d’un conte de fée, le récit débute dans un pays peu connu, « la Westphalie »,