Candide
Analyse.
Extrait :
Candide Chapitre 23 (extrait : de « Ah, Pangloss, Pangloss…. » à « …le conduire sans délai à Venise »).
- Après un séjour à Paris, puis après s’être fait escroqué par un abbé à Bordeaux, sous le prétexte de revoir Cunégonde, Candide se retrouve en Normandie avec son nouveau compagnon Martin, d’où il embarque pour l’Angleterre. - C’est ainsi que nous assistons, au cours du voyage, aux réflexions de Candide et de son compagnon, puis à leur arrivée à Portsmouth où un amiral est exécuté. - Ce chapitre permet à Voltaire, qui a rédigé Candide dans la force de l’âge à plus de 60 ans, de faire bénéficier son jeune héros de ses expériences. C’est un plaidoyer à la fois contre la guerre, tout autant qu’une réflexion philosophique sur le bien et le mal, dans un contexte de guerre de 7 ans qui fit, à l’époque, des ravages. L’absurdité du monde est récurrente dans cet extrait.
Analyse linéaire :
- Interjections et points d’exclamations : émotions du héros qui interpelle d’abord ses amis absents (Pangloss et Cunégonde), comme un appel à témoins, un appel au secours, devant Dieu. Scène visible d’un homme, le regard au ciel, qui interpelle : pastiche d’une prière. Scène pathétique : à la fois comique et triste, accentuée par le personnage manichéen de Martin
« Ah, Pangloss, Pangloss….ma chère Cunégonde » : on s’attend à un rythme ternaire, tel un triptyque, mais cassure du rythme : binaire, « Ah, Pangloss ! Pangloss ! Ah, Martin ! Martin ! » Puis, « ma chère »
- A noter le pronom possessif qui seul caractérise la relation intime de Candide avec Cunégonde, en contraste avec le ton employé pour les personnages précédents. Malgré l’emphase des interjections et des points d’exclamation, l’emploi des noms seuls sans qualificatifs donne un caractère abstrait et sec à ces personnages. Aucune réelle profondeur psychologique, qui est aussi visible, à l’absence de « fioritures », Voltaire, par ce