Cartiérisme
Introduction
I-La prise de conscience du fardeau colonial.
A)- Un débat ancien empreint d’Idéologie
Pour concilier le vieux paradoxe existant entre l’idéal de la démocratie libérale et la logique impérialiste de la colonisation, entre l’idéalisme de la Révolution Française et la fascination et fierté nationale pour l’Empire, on s’est appuyé depuis le début du XXeme siècle sur l’idée que l’on apportait aux peuples colonisés, outre une aide économique, la civilisation, voire l’humanisation. En effet, les grandes nations de la colonisation, se justifiaient par ce que Kipling a appelé le Fardeau de l’homme blanc qui avait pour devoir que de porter sur ses épaules le développement économique et social des peuples colonisés. Les Anglais se justifiaient aussi par ce qu’ils appellent le Dual Mandate : une double mission historique du colonisateur : civiliser et développer les peuples indigènes, ce qui leur donne le droit d’exploiter les ressources naturelles non utilisées par ces derniers. En France particulièrement, le débat entre la préférence pour les colonies et la préférence nationale existe depuis le début des années 1900, autour de questions diverses : on s’inquiète davantage chez les nationalistes que le développement des colonies ne détourne la nation de la revanche sur l’Allemagne, La Première Guerre Mondiale apporte un consensus sur la question coloniale. La colonisation devient dans l’esprit des Français (puisque nous parlons bien là d’un débat d’opinion) une solution à toutes les crises. Après la Deuxième Guerre Mondiale, les choses changent à tous points de vue. A l’heure où paraissent les textes soumis à notre réflexion, le contexte international est celui de la guerre Froide et de la décolonisation. C’est la guerre en Algérie, l’Indochine est tombée depuis déjà deux ans. Enfin et surtout, le contexte économique à changé. Nous en reparlerons plus précisément en deuxième partie, mais il