CE_LeSoir_Médias sexistes_fiche_eleve
VANDEMEULEBROUCKE,M.
Le Soir, page 10
Femmes Du porno-chic à l’injure.
Samedi 7 mars 2009
La pub adore le corps des femmes. Où finit la liberté de création et où commence l’injure ? Deux visions : une juridique et une féministe.
Les médias sont régulièrement accusés de représenter les femmes de manière stéréotypée et sexiste. Vous plaidez non coupable…
Stephane Hoebeke (SH): Le combat pour l’égalité, la dignité et la sécurité des femmes doit être mené, et il ne peut y avoir de malentendu à cet égard. Mais je dénonce les excès de la lutte contre les stéréotypes dans les médias. Je dénonce le « stéréotypisme », l’attitude qui critique les médias parce qu’ils véhiculeraient toujours le stéréotype de la dominance masculine. Pour les mouvements féministes, il faut obligatoirement représenter la femme sous toutes ses facettes. Si vous imposez cela à un créateur, à un réalisateur, vous entravez sa liberté d’expression.
Valérie Lootvoet (VL): S’interroger sur les stéréotypes du sexe n’est pas une spécificité des féministes. Des psychologues sociaux analysent aussi les rapports sociaux de domination qui s’exercent dans les productions médiatiques. Ce qui nous intéresse, en tant que féministes, ce n’est pas tant de les traquer que de les questionner. Que renvoie-t-on constamment comme image des femmes et des hommes ? Est-ce que cela correspond au « prêt-à-porter » qu’on impose dès l’enfance ? La force pour les garçons, la sensibilité pour les filles. Tous les stéréotypes ne sont pas sexistes mais ils servent tous de base au sexisme.
Stephane Hoebeke, vous dénoncez une société moralisante où l’on ne peut plus, dans la pub notamment, rire de certains groupes : femmes, Noirs, musulmans. Et vous ciblez les féministes.
V.L. Le problème, c’est qu’on rit toujours des mêmes groupes sociaux, ceux qui sont minoritaires ou minorisés…
C’est cela qui me pose problème. Les féministes ne demandent pas qu’on se moque des hommes.
S.H. Il y a un